
Élection présidentielle 2018 au Mali
L’élection présidentielle malienne s’est tenue comme prévu le 29 juillet 2018. Selon les résultats provisoires annoncés le 2 août, le président en exercice, Ibrahim Boubacar Keita (IBK), a remporté 41.4 % des voix. Son principal concurrent, Soumaïla Cissé (Soumi), a obtenu 17.8 % des suffrages. Le taux de participation s’est élevé à 43 %. Le second tour de l’élection est prévu pour le 12 août 2018. L’élection s’est déroulée globalement paisiblement malgré quelques perturbations et incidents violents, principalement au centre et au nord du Mali. Quelque 8 millions de Maliens (moins de la moitié de la population malienne) étaient inscrits et habilités à choisir parmi les 24 candidats à la présidentielle. 23 041 bureaux de vote ont été installés à travers le pays. 6 400 bureaux ont cependant rapporté des incidents et près de 700 bureaux n’ont pas pu être opérationnels. La CEDEAO a déployé une mission d’observation électorale comprenant 150 observateurs dirigée par l’ancien président de la Commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouedraogo. Alors que les tensions s’intensifient, l’ONU a appelé tous les partis a respecté les résultats électoraux. Plusieurs candidats ont d’ores et déjà annoncé qu’ils contesteront les résultats. Le président IBK a été élu en 2013 sur la promesse de résorber la violence et sa campagne de 2018 s’est concentrée à nouveau sur la sécurité. La campagne de Soumaïla Cissé s’est également focalisée sur la « paix » et le fait d’ « apporter un nouvel espoir pour un nouveau Mali ». Les deux candidats font toutefois partie de l’élite politique malienne qui dirige le pays depuis des décennies. Face à la menace d’une insurrection islamiste, le pays dépend largement du soutien international. « Personne ne se fait d’illusion sur le fait que l’élection présidentielle malienne ne changera pas fondamentalement le paysage politique », explique Arthur Boutellis de l’International peace institute. « Mais elle pourrait permettre de redémarrer les discussions entre les autorités maliennes et ses nombreux partenaires internationaux, souvent mal coordonnées, concernant une véritable vision holistique de la réforme du secteur de la sécurité à moyen terme et une stratégie réaliste adaptée aux besoins des populations et aux nouvelles menaces sécuritaires », ajoute-t-il.
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