
Africapolis au Sommet Afric’Up
« Quel rôle les institutions internationales peuvent-elles jouer pour soutenir les villes intelligentes africaines ? ». Le directeur du Secrétariat du CSAO, Laurent Bossard, a présenté la base de données Africapolis, un exemple concret de la manière dont les organisations internationales peuvent permettre une meilleure compréhension des dynamiques qui donnent forme en Afrique aux villes en croissance rapide. M. Bossard était l’un des principaux intervenants du sommet Afric’Up, qui a réuni près de 3 000 entrepreneurs, investisseurs et innovateurs les 24‑25 septembre 2019 à Tunis. L’événement était organisé autour du thème « Les villes intelligentes et l’innovation ouverte en Afrique, quelles opportunités pour les startups ? » par le gouvernement tunisien, Smart Africa Alliance, GIZ & Make IT. Il fait partie de l’Agenda « Transformer l’Afrique » de l’Union africaine (UA) dont l’objectif est de promouvoir l’innovation, l’entrepreneuriat et les talents des jeunes africains dans le monde. Selon les estimations 2017 de l’ONU, la population africaine passera d’ici 2050 de 1.2 milliard (17 % de la population mondiale) à 4.4 milliards (40 % de la population mondiale) ». Les villes absorberont la majorité de cette croissance de la population. 60 % de la population africaine vivra dans un environnement urbain. La planification et l’aménagement du territoire urbain sont donc des problématiques de développement fondamentales. M. Bossard a insisté dans sa présentation sur des faits plutôt contre-intuitifs, comme par exemple l’urbanisation comme conséquence d’une faible migration rurale-urbaine. En effet, les facteurs d’attractivité des villes (comme les opportunités d’emploi) restent relativement faibles et de nombreux ruraux restent dans leur environnement actuel, ce qui conduit à une densification des zones rurales et ainsi à l’émergence de villes secondaires. Au Niger, par exemple, six nouvelles agglomérations de plus de 10 000 habitants apparaissent chaque année. « Ces villes ont l’avantage d’être naissantes. Peut-être peuvent-elles ainsi devenir plus rapidement et plus facilement des « villes intelligentes » que les plus grandes villes établies depuis longtemps ? », s’interroge M. Bossard. D’autres agglomérations urbaines s’étendent rapidement en raison de la fusion des petites et moyennes agglomérations. Le manque de planification commune est frappant. M. Bossard a souligné avec force la nécessité d’un effort collectif de production de données et d’analyses, de création et d’échanges de savoirs et de dialogue participatif.