
CEDEAO : réformes au cœur du 51e sommet
Dimanche 4 juin, les dirigeants ouest-africains se réunissaient à Monrovia pour le 51e sommet de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). À cette occasion, ils ont salué les efforts de paix d’une organisation dont les forces armées des États membres sont engagées en Gambie (ECOMIG) et en Guinée-Bissau (ECOMIB), tout en insistant sur les multiples menaces pesant sur la stabilité de la région. Durant ce sommet, à l’issue duquel la présidente Ellen Johnson Sirleaf a cédé les rênes à son homologue togolais Faure Gnassingbé, les chefs d’État présents ont pris plusieurs décisions. Ils ont convenu de faire passer de 15 à 9 le nombre de Commissaires au sein de la Commission et à 17 celui des postes statutaires dans l’ensemble des institutions. Ils ont demandé au président de la Commission, Marcel de Souza, d’étendre la réforme aux autres institutions de l’organisation. Dans le domaine sécuritaire, les mandats de l’ECOMIB et de l’ECOMIG ont été prorogés respectivement de 3 et 12 mois. Les décisions les plus attendues avaient cependant trait aux demandes de la Mauritanie, du Maroc et de la Tunisie. Si la demande d’association de la Mauritanie, membre jusqu’en 2000, a été refusée (elle peut cependant « présenter une requête de réadmission »), la Tunisie a reçu une réponse favorable à sa demande d’intégration comme membre observateur. De son côté, le Maroc a obtenu un accord de principe à sa demande d’adhésion à part entière, formulée en février dernier, et ce, en dépit de l’absence de Mohammed VI du fait de la présence comme invité spécial de Benyamin Netanyahou. Ce succès de la diplomatie marocaine, dont le pays est membre observateur depuis 2005, n’est que la première étape vers l’adhésion. La Commission doit notamment examiner les implications juridiques de cette dernière, conformément aux dispositions du Traité révisé de la CEDEAO. Elle implique également des discussions techniques qui pourraient être longues. Quoi qu’il en soit, cinq mois après l’intégration du Maroc à l’Union africaine, ce 51e sommet ouvre un nouveau chapitre pour le royaume, mais également pour l’organisation régionale ouest-africaine, tout en sanctionnant davantage l’échec d’une Union du Maghreb arabe dont trois membres ont officiellement fait le choix de se rapprocher de la CEDEAO.