
L’Insécurité alimentaire sévère a triplé dans l’espace UEMOA
Environ 3.8 millions de personnes ont eu besoin d’assistance immédiate (phases 3-5) en octobre-décembre 2019 dans les huit pays membres de l’UEMOA dont 1.4 million au Niger, 1.2 million au Burkina Faso et 650 000 personnes au Mali. En termes de pourcentage, la Guinée-Bissau est également lourdement touchée (10.3 %, soit 131 000 personnes). Le nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire sévère a quasi triplé dans l’espace de l’Union par rapport à la même période en 2018, principalement en raison de l’insécurité civile. En juin-août 2020, quelque 5.7 millions de personnes seront probablement en situation de crise ou pire, dont 347 000 personnes en situation d’urgence (phase 4). Les populations vulnérables sont concentrées dans les zones touchées par le conflit dans la boucle du Liptako-Gourma (Sahel, Centre-Nord, Est au Burkina Faso ; Mopti au Mali et Tillabéry au Niger) et dans la zone frontalière entre le Niger (Diffa et Zinder) et le Nigéria. La zone frontalière entre le Mali (Kayes) et la Mauritanie sera également en situation de crise, essentiellement à cause d’un déficit important de production de biomasse, ce qui risque de provoquer le départ précoce en transhumance et une forte concentration du bétail. L’insécurité civile a provoqué une forte augmentation du nombre de déplacés, notamment au nord du Burkina Faso (480 000 personnes) et au Niger (180 000 personnes). La majorité a été accueillie au sein de communautés hôtes, augmentant ainsi la pression sur les ressources alimentaires et les moyens d’existence locaux à court et long termes. Malgré l’assistance humanitaire, la situation alimentaire et nutritionnelle des déplacés internes et des réfugiés reste très préoccupante. Environ 17 000 personnes parmi les 70 000 réfugiés maliens installés dans cinq camps formels au Niger, ont besoin d’une assistance urgente renforcée. Par ailleurs, certaines zones au Burkina Faso ne sont toujours pas accessibles aux acteurs humanitaires et la situation des personnes y vivant reste inconnue.
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