
La Zone de libre‑échange continentale africaine (ZLECAf)
Les dirigeants africains ont franchi une étape majeure vers la création d’un marché unique africain avec le lancement de la phase opérationnelle de la nouvelle Zone de libre‑échange continentale africaine (ZLECAf), le 7 juillet 2019, à Niamey, au Niger. Ce bloc commercial de 54 nations réunit 1.3 milliard de personnes et crée un bloc économique de 3.4 milliards de dollars US. C’est le plus grand bloc commercial créé depuis l’Organisation mondiale du commerce en 1995 et il a pour ambition de devenir le plus grand marché intégré au monde (2.5 milliards de personnes d’ici 2050). L’idée est née en janvier 2012 lors de la 18e session de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine à Addis Abeba, en Éthiopie. L’accord ZLECAf a été ensuite signé le 21 mars 2018 lors du 10e sommet extraordinaire de l’UA à Kigali, au Rwanda. Il est entré en vigueur le 30 mai 2019, un mois après sa ratification par 22 pays. À ce jour, à l’exception de l’Érythrée, tous les pays africains ont signé ; parmi eux, 27 ont ratifié le traité. Le Nigéria qui est le pays le plus peuplé du continent et sa plus grande économie ainsi que le Bénin ont été les derniers à signer le 7 juillet 2019. La participation effective du Nigéria est essentielle à son succès. Les dirigeants africains visent désormais à opérationnaliser la zone d’ici juillet 2020, notamment à travers cinq instruments : 1) les règles d’origine ; 2) le portail en ligne pour les offres tarifaires ; 3) les notifications, le suivi et l’élimination des barrières non tarifaires ; 4) le système panafricain de paiement et de règlement numérique ; et 5) l’Observatoire du commerce africain. Le Ghana a été choisi pour accueillir le secrétariat permanent de la ZLECAf. En éliminant les tarifs douaniers sur le commerce intra-africain, la ZLECAf vise à augmenter le commerce régional de 15 à 25 % à moyen terme et à renforcer la croissance économique des pays africains. Les dirigeants africains espèrent également voir augmenter leur pouvoir de négociation sur toutes les questions concernant le commerce mondial. Les économies africaines ont cependant toujours besoin de relever un grand nombre de défis opérationnels (i.e. infrastructures, contrôles des frontières, corruption, libéralisation du commerce pour les produits sensibles, commerce dans les zones de conflits, etc.) pour tirer profit à court et long terme de cette nouvelle zone de libre‑échange.
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