
Le service public en Afrique
Le Rapport du Forum Mo Ibrahim 2018 dresse un constat sombre de l’état des services publics en Afrique. Illustré par de nombreuses données et statistiques, le rapport couvre une grande variété de secteurs allant de la sûreté et la sécurité à la santé, l’éducation, le changement climatique et la justice. Pratiquement aucun pays africain ne réussit à fournir les services publics de base satisfaisants et la demande pour des services de qualité augmente rapidement, en particulier en milieu urbain. Une majorité de citoyens africains sont prêts à payer pour des services publics de qualité. Le rapport souligne la nécessité d’établir un contrat clair entre les citoyens et les fournisseurs de services publics. L’insatisfaction des citoyens devant la manière dont les gouvernements répondent aux besoins des populations en termes d’éducation et de santé a augmenté au cours des dix dernières années. Seuls trois pays - la Libye, l’Île Maurice et la Tunisie - ont au moins un médecin pour 1 000 habitants. En Côte d’Ivoire, au Mali, au Nigéria et en Sierra Leone, les dépenses de santé privées dépassent les 70 %. Entre 30 et 50 % du total des impôts exigibles en Afrique n’est pas collecté. « Le service public est le pilier de la gouvernance. Sans services publics forts et fonctionnaires impliqués, les biens et services publics attendus n’auront aucune chance d’être fournis ; les engagements resteront lettre morte, même exprimés haut et fort », a affirmé Mo Ibrahim. Les principaux résultats de ce rapport ont été discutés le 28 avril au Forum Mo Ibrahim 2018 à Kigali, au Rwanda.