
Mahamadou Issoufou est une institution de la scène politique nigérienne depuis le début du multipartisme. Né en 1952 à Dan Daji, dans la région de Tahoua au Niger, M. Issoufou est mathématicien et ingénieur des mines. Après des études en France dans les années 1970, il commence sa carrière en travaillant pour une société minière française au Niger. Il participe à la création du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya) en 1990 et quitte la société minière deux ans plus tard pour se consacrer entièrement à sa carrière politique. Lors des premières élections multipartites au Niger en 1993, Mahamadou Issoufou perd contre Mahamane Ousmane qui devient le premier président démocratiquement élu du Niger. M. Issoufou est Premier ministre du gouvernement de M. Ousmane jusqu’à ce que son parti se retire de la coalition gouvernementale. De 1995 à 1996, il est le porte-parole de l’Assemblée nationale. M. Issoufou arrive second derrière le président Mamadou Tandja aux élections de 1999 et 2004, devenant ainsi le principal représentant de l’opposition. Il conduit la campagne qui s’oppose à la volonté du président Tandja d’étendre son pouvoir au-delà des deux mandats prévus par la constitution. Le président Tandja est destitué à la suite d’un coup d’État militaire en 2010 et M. Issoufou gagne les élections organisées par la junte militaire en 2011. Après un second tour controversé, le président sortant Mahamadou Issoufou a été réélu, le 20 mars 2016, pour un second mandat, avec 92,98 % des voix et un taux de participation de 59,79 %. La présidence de M. Issoufou est dominée par des questions sécuritaires, l’armée devant faire face aux djihadistes présents au Nord du Niger, au Mali et en Libye et à Boko Haram au Nigéria. Ses prouesses politiques et son instinct de survie lui valent le surnom de « Zaki », ce qui signifie « le lion » en Haoussa.