Avant qu’il ne se présente aux élections présidentielles, Patrice Talon était plus connu du public en tant qu’homme d’affaires, surnommé « le roi du coton » dans son pays, qu’en tant qu’homme politique. Né en 1958, il a d’abord envisagé une carrière de pilote de l’air. Déclaré inapte au métier après avoir réussi le concours d’Air Afrique, il entre en 1983 dans l'activité de négoce des emballages et des intrants agricoles. En 1985, il fonde la Société de distribution inter-continentale (SDI), qui fournit des intrants agricoles aux producteurs de coton. Profitant de la libéralisation du secteur du coton au début des années 1990, il diversifie ses activités en investissant dans l’égrenage du coton et s’impose progressivement comme un acteur incontournable de la filière au Bénin. Il étend par la suite ses activités à l’hôtellerie, aux services portuaires et au secteur bancaire, notamment par le rachat de sociétés d’Etat. Amassant une importante fortune, qui le classe aujourd’hui parmi les hommes les plus riches d’Afrique francophone, il s’implique dans la vie politique béninoise dès les années 1990 en apportant son soutien au président sortant Nicéphore Soglo lors de l’élection présidentielle de 1996. En 2006, il décide de faire la promotion du candidat Thomas Boni Yayi, dont il finance, organise et dirige lui-même la campagne. Ses liens avec le nouveau président, d’abord étroits, se détériorent après l’élection de 2011, suite à un contentieux entre l’homme d’affaires et l’Etat au sujet d’un marché public remporté par l’une de ses sociétés. Peu après, Patrice Talon est mis en cause dans une tentative d’assassinat de Boni Yayi et s’exile en France, d’où il organise sa défense. Pardonné par Boni Yayi en mai 2014, il rentre au Bénin en octobre 2015 pour se déclarer candidat à l’élection présidentielle. Sa campagne électorale placée sous le thème « Le nouveau départ » met l’accent sur les réformes politiques et la relance économique. De nombreux défis attendent Patrice Talon, dans un pays où le taux de chômage des jeunes est très élevé et où la population a difficilement accès à l’énergie et aux services de santé.
