Dans cet article, Adeolu Ogunrombi, directeur régional du Réseau ouest-africain de politique en matière de drogue et membre de la Commission ouest-africaine sur les drogues, explique que la  Journée internationale contre l'abus et le trafic illicite des drogues du 26 juin  a été l’occasion de réévaluer les politiques en matière de drogue en Afrique de l’Ouest. La région n’est plus seulement un lieu de passage dans le trafic mondial mais un marché de consommation en pleine expansion et une zone de production. Le trafic de drogue a un impact négatif sur la gouvernance des pays de la région, du fait des pratiques de corruption qu’il répand, parfois au plus haut niveau gouvernemental. La consommation des drogues par injection pose par ailleurs un problème de santé publique, car elle aggrave la propagation du virus HIV parmi les jeunes, dans des pays où il n’existe généralement pas de services de lutte contre les méfaits de la toxicomanie. Face à ces évolutions, les mesures anti-narcotiques de la région paraissent inadaptées, car trop focalisées sur la saisie de drogue et sur la répression des trafiquants. Ces mesures sont nécessaires, mais la priorité doit à présent être donnée aux politiques axées sur le développement, la santé et la bonne gouvernance. Pour l’heure, la guerre contre la drogue est conçue comme une guerre contre les usagers et les petits revendeurs, où les grands trafiquants sont laissés dans l’impunité. Les discussions sur la réforme des politiques en matière de drogue dans la région doivent s’ouvrir, sous l’impulsion des dirigeants courageux.

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