La dernière Note ouest-africaine préparée par Daniel Eizenga, chercheur à l’Africa Center for Strategic Studies, présente une vue d’ensemble de la situation actuelle en matière de sécurité et de développement au Sahel. Il analyse trois thèmes : la pauvreté, la migration et le conflit, en adoptant une perspective historique pour examiner les tendances sur le long terme dans la région. Ce rapport intègre une analyse des coûts des solutions basées sur la sécurité. L’auteur recommande de porter une attention continue aux ramifications politiques et économiques. « L’attention exclusivement portée au terrorisme et à l’extrémisme religieux violent risque de rendre invisible l’échec des gouvernements à fournir les biens publics nécessaires aux citoyens, ce qui, à son tour, perpétue ou exacerbe les causes profondes des conflits dans la région », explique M. Eizenga. « Depuis la sécurisation de la réponse aux enjeux posés par l’insécurité et le sous-développement au Sahel, les tendances politiques menant à un régime autoritaire et autocratique sont apparues au Niger et se sont de plus en plus enracinées au Tchad. L’augmentation du contrôle et de la sécurité va également se traduire par une augmentation des coûts économiques, mettant potentiellement à mal les promesses de développement et encourageant les acteurs à s’engager dans une économie politique du conflit », ajoute-t-il. Par ailleurs, le maintien d’un système juridique fonctionnel et de l’État de droit au Sahel requiert un soutien beaucoup plus important. « À défaut, la progression du terrorisme dans la région continuera, aggravant l’insécurité et restreignant toute tentative d’améliorer le développement », conclut l’auteur.