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Vers une transhumance transfrontalière apaisée

 

 

 
Les experts en élevage venus des 17 pays de l’espace CEDEAO-UEMOA-CILSS se sont réunis du 7 au 10 octobre 2019 à Accra lors de la 6e concertation de haut niveau sur une « transhumance transfrontalière apaisée et la mobilité du bétail dans le Sahel et les pays côtiers ouest-africains ». Les organisations de la société civile ont approuvé une position commune accompagnée de recommandations phares sur la manière de développer le secteur de l’élevage et le pastoralisme dans le contexte d’une insécurité croissante. Les perspectives de production de fourrage pour 2020 sont globalement bonnes. Il existe cependant des zones où la production est déficitaire, notamment dans l’ouest du Mali, dans l’ouest de la Mauritanie et le nord du Sénégal. Les difficultés d’accès aux pâturages naturels persistent en raison de l’insécurité qui prévaut dans certaines régions du Burkina Faso, du Niger, du Nigéria et du Tchad. Cette situation pourrait affecter les moyens d’existence des populations résidant dans les zones concernées et conduire à des départs précipités du bétail pour la transhumance, ce qui aurait des conséquences à la fois dans les zones de transit et dans les zones d’accueil. Du côté positif, le travail de sensibilisation et le dialogue entre agriculteurs et pasteurs, ainsi que la collaboration étroite entre les autorités locales, nationales et régionales ont contribué à empêcher les conflits et ont réduit le nombre de victimes liées à la mobilité intra-régionale du bétail. Les comités de transhumance ont été accompagnés avec succès au Burkina Faso, au Mali et au Niger. L’introduction de taxes à l’entrée des marchés de bétail a engendré des ressources financières significatives pour les autorités locales dans les pays côtiers, leur permettant d’investir dans des infrastructures socio-éducatives et sanitaires. Les organisations de la société civile recommandent de mieux synchroniser les calendriers de transhumance des différents pays, d’accélérer la création des comités de transhumance nationaux dans les pays sahéliens et d’évaluer les impacts socio-économiques et environnementaux du pastoralisme. Plus particulièrement, davantage d’analyses concernant les conséquences de l’insécurité, le départ précoce du bétail en transhumance et la concentration élevée du bétail sont nécessaires. Ils recommandent également de renforcer les capacités des organisations paysannes dans les pays côtiers en sensibilisant les populations aux problématiques des pasteurs et à travers le développement d’outils de partage des connaissances. En marge de l’événement, un atelier des médias était organisé pour former les journalistes aux questions de l’élevage, de la transhumance et du commerce.
 

Position commune